Voici
quelques témoignages reçus. N'hésitez
pas à nous envoyer le vôtre (temoignage@monsecret.fr),
en précisant si vous acceptez qu'il figure
éventuellement sur cette page de manière
anonyme.
Cette souffrance qui nous laisse vide
Je n'ai plus envie de construire quelque chose. La
motivation professionnelle est morte en même
temps que toutes mes convictions et mes principes..
Maintenant je pense que je ne mérite pas d'être
maman et même si ce n'était qu'un embryon,
comme les gens savent si bien dire, je ne lui ai pas
laissé le temps de grandir de savoir s'il était
viable. Je l'ai tué et si je pouvais remonter
le temps..... Je ne me le pardonnerai jamais. Je voudrais
rajouter que les infirmières et le médecin
qui étaient là, ont été
froids et n'ont pas compris cette souffrance qui nous
laisse vide. Ils nous mettent toutes dans le même
sac et c'est inadmissible.
Audrey
Je n'arrive pas à oublier
J'ai 25 ans, je vous témoigne de ma souffrance
après un avortement vécu il y a deux
ans. J'ai l'impression que cela date d'hier car chaque
jour, je souffre de l'absence de cet enfant que je
ne verrai jamais. En vous écrivant, je pleure
à un point que je n'ai plus envie de vivre
tellement cela fait mal. Cette décision ne
venait pas de moi mais de mon copain. J'étais
d'accord avec lui mais curieusement le jour de l'avortement,
je ne voulais plus. Mais je n'ai pas eu le courage.
Aujourd'hui, je regrette ce geste. Je n'arrive pas
oublier, peut-être parce que je suis toujours
avec mon copain. J'aimerais trouver une solution,
faire le deuil mais je n'y arriverai jamais. C'est
une partie de vous qui s'en va.
Céline
Je souffre intérieurement
J'ai 32 ans et deux enfants de 3 et 4 ans. Quelques
mois après la naissance de mon dernier, j'étais
à nouveau enceinte. Avec mon mari, nous avons
décidé d'interrompre la grossesse. Nous
voulions 3 enfants mais le dernier plus tard. Maintenant
il ne veut plus et se sent bien avec nos deux enfants.
Je souffre intérieurement. Je m'en veux de
ne pas avoir continué cette grossesse. Comment
faire pour ne plus souffrir ?
Anonyme
J'y pense
J'ai eu une IVG il y a 12 ans. Depuis j'ai eu 3 enfants.
Même avec mes autres enfants, j'y pense quand-même.
Il aurait 11 ans. Comment faire ?
Anne
Ca me bouffe la vie
Je fais partie de ces femmes qui n'éprouvent
plus aucun désir et du dégoût.
Ce problème me bouffe la vie. Pouvez-vous me
dire comment m'en sortir ?
Véronique
En poème
J'ai envie de vous dire mon secret à moi…
en poème. Ca fait du bien de pouvoir en parler
avec ceux qui peuvent comprendre. On n'est pas toutes
seules.
« J'ai déjà choisi les prénoms
Alexandre si c'est un garçon
et Mélanie si c'est une fille »
Dans huit mois, va naître une famille.
J'ai regardé dans mes placards :
et j'ai retrouvé des habits.
J'ai regardé dans le hangar :
j'ai retrouvé mon petit lit.
J'ai tout lavé et tout rangé,
en attendant ce nouveau-né ;
Mais cette joie n'était que brève,
car on m'a privé de ce rêve
Je me suis fait faire l'I.V.G.,
car ma mère me l'a obligé.
Elle m'a dit qu'elle faisait la loi,
tant que je vivrai sous son toit.
Aujourd'hui, j'ai vingt et un ans
et j'attends encore un enfant.
Effectivement, je suis majeur,
mais toujours la haine dans mon cœur.
J'ai une maison, je suis mariée,
Mais, je suis maître d'un secret :
De cette grossesse que j'ai cachée,
De ce bébé que j'ai tué. ?
Anonyme
Ma vie est un enfer
Aujourd'hui je regrette tellement. Je suis morte avec
cet enfant sur la table. Je l'avais vu à l'échographie.
Il est parti à 7 semaines. L'avortement quand
on est inconscient du geste, c'est relativement facile.
Mais le jour où on est mère et qu'on
recommence ce geste, on se donne la mort. Ma vie est
un enfer chaque jour.
Dorothée
|